La confession, mode d’emploi

Auteur :
Abbé Jean-Baptiste Armnius
Publié le
20/12/2023
Plan de l'article :

Pourquoi se confesser ?

Je peux très bien demander pardon à Jésus tout seul dans ma chambre, pourquoi un sacrement ?

C’est vrai, toute prière a sa valeur, et on peut, et même on doit, tous les jours, demander à Dieu pardon pour les fautes que nous avons commises. Mais cela n’est pas un sacrement. Personne n’a idée de se baptiser tout seul dans sa salle de bains pour devenir enfant de Dieu. Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour nous guérir en touchant notre humanité. Jésus est le seul médiateur entre Dieu et les hommes, il est un pont entre le Ciel et la terre. Maintenant qu’il est monté au Ciel, il continue de nous toucher par le biais de sacrements, pour nous donner la vie du Ciel. Par le baptême, je reçois la naissance à la vie du ciel, et je deviens vraiment enfant de Dieu. Ce n’est pas une image. Mon âme reçoit vraiment la lumière de Dieu. Par la confirmation, mon âme est fortifiée et passe à l’âge adulte dans la foi. C’est le sacrement de la croissance. Par l’Eucharistie, ou communion, je reçois vraiment le Corps du Christ, Pain vivant descendu du Ciel. C’est le sacrement de la nourriture, afin que je poursuive ma route vers le Royaume. Par la confession, je reçois vraiment dans mon âme le pardon de mes péchés. Mon âme est lavée comme au jour de mon baptême. C’est le sacrement de la guérison.

Demander pardon à Dieu dans sa chambre est beau : Dieu alors me prend dans ses bras et me dit tout son amour. Mais se confesser, c’est bien plus, Dieu agit dans mon âme pour la purifier et lui rendre la splendeur du baptême. Et il m’introduit dans sa maison.

 

Pourquoi passer par un prêtre ?

– Tout d’abord parce que Jésus l’a voulu. Juste après sa résurrection, Jésus se rend chez ses apôtres, qui étaient devenus prêtres de la nouvelle alliance. Il souffle sur eux, et leur dit : « recevez l’Esprit Saint, tous ceux à qui vous pardonnerez leurs péchés, ils leur seront pardonnés, tous ceux à qui vous les maintiendrez, ils leur seront maintenus ». Les prêtres sont les médiateurs de l’alliance nouvelle.

– ensuite, parce que lorsque je pèche, ce n’est pas seulement une affaire privée entre moi et Dieu. Chaque péché blesse l’Église qui est la famille des enfants de Dieu. Il est donc important que je passe par un représentant de l’Église pour me réconcilier avec l’Église.

– aussi, parce qu’avouer ses péchés à un autre nous force à sortir de notre orgueil. C’est un acte d’humilité qui écrase le démon.

Bref, les prêtres n’existent que pour cela !!! 

Mais le prêtre va me juger !

Non, le prêtre ne juge pas. D’abord parce que le prêtre c’est aussi un homme pécheur, qui se confesse à un autre prêtre, pour ses propres péchés. Qui est-il pour juger ? non, le prêtre, au contraire, admire la démarche sincère des pénitents. Il est là simplement comme témoin de la miséricorde, et comme instrument pour transmettre le pardon.

En plus, le prêtre est tenu au secret absolu. Cela veut dire que non seulement il ne parlera à personne de la confession qu’il a entendue, mais en plus, il ne reviendra pas dessus avec le pénitent. Et il ne cherchera pas à se souvenir de ce que telle ou telle personne lui a dit en confession.

D’accord, mais au final, ça ne sert à rien, puisque je recommence toujours la même chose !

Non, ce n’est pas hypocrite. Ce qui compte, c’est qu’au moment où je me confesse, je regrette sincèrement et que je veuille ne plus recommencer. Donc l’important, c’est au moment de la confession, la volonté de ne plus pécher.

Oui, mais ce n’est pas hypocrite de se confesser, sachant que je vais encore tomber ?

C’est vrai qu’on recommence. Mais on se lave bien alors qu’on sait qu’on va transpirer ou se salir ? est-ce qu’on dit : ça ne sert à rien que je me lave, puisque je vais me salir ? est-ce qu’on dit : ça ne sert à rien que je nettoie la maison, puisqu’elle va se salir ? non ! eh bien c’est pareil pour notre âme. Ne la laissons pas moisir !

 

C’est vraiment obligatoire ?

L’Église demande que tout catholique se confesse et communie au moins une fois par an. L’Église est notre mère, et elle nous dit que c’est vraiment le minimum ! ne le faisons pas par simple obligation, faisons-le régulièrement, pourquoi pas une fois par mois ? certains se confessent une fois par semaine. Ce n’est pas par scrupule, mais c’est pour mieux lutter contre le péché, et pour mieux grandir dans l’amour de Dieu.

–> Et si je programmais tout de suite la date de ma prochaine confession ? 

 

Bon, admettons que j’aille me confesser, comment je dois faire ?

Il ne faut pas s’inquiéter sur le comment. Ce qui est premier, c’est de reconnaître qu’on a offensé le Dieu d’infinie bonté. Il faut donc trois conditions pour se confesser : regretter ses péchés en tant qu’ils ont offensé Dieu ; les avouer ; avoir le désir de ne plus recommencer. A la fin de la confession, le prêtre donne une pénitence. C’est une manière de réparer mes fautes en faisant un acte d’amour.

Avouer ses péchés, c’est quoi exactement ?

Il est impossible de faire une liste complète de tous ses péchés. Voilà donc ce qu’il faut faire : reconnaître tous les péchés graves dont on se souvient (si on en oublie involontairement, du moment qu’on regrette, tout est pardonné).

Qu’est-ce qu’un péché grave ? c’est un péché qui contrevient aux 10 Commandements : manquer la messe du dimanche, blasphémer le Nom de Dieu, manquer de respect envers ses parents, insulter, maudire, tuer (ex : avorter), user de la contraception, voler, commettre l’adultère ou toute forme d’impureté, etc…

Si on n’a pas de péché grave, on confesse quelques péchés « véniels »

Avouer ses péchés, c’est les nommer avec précision. Il ne faut pas simplement reconnaître des tendances, comme par exemple : je suis paresseux, je suis gourmand, je suis colérique. Mais des faits concrets, comme par exemple, par paresse, je n’ai pas rendu tel service qui était attendu de moi ; par gourmandise, je me suis goinfré et je n’ai pas voulu partager ; par colère incontrôlée, je me suis emportée d’une manière injuste contre mes enfants, et j’ai transféré sur eux mes soucis de travail ; par négligence, j’ai manqué à la Messe du dimanche ; etc… Donc, on ne dit pas « je mens », mais « j’ai menti à mon employeur pour bénéficier d’une prime ». On ne dit pas « je suis jalouse », mais « je me suis emportée contre mon mari qui a passé trop de temps à l’extérieur » ou « par jalousie, j’ai souhaité que ma belle-sœur abime son manteau ». On ne dit pas « j’ai manqué d’amour » (car cela, tout le monde peut le dire !), mais : « j’ai dit volontairement une parole blessante à une personne que je n’aime pas »…

Et il faut vraiment tout avouer ?

Oui, il faut avouer les fautes graves dont on se souvient. Cacher des fautes graves volontairement, c’est abuser du sacrement, et c’est une faute grave (sacrilège).

Et si on oublie des péchés ?

Si on oublie, c’est involontaire, tout est pardonné.

Et si je ne vois pas de péché ?

Quand on aime vraiment Dieu, on voit tout ce qui peut l’offenser. Si on ne voit pas de péchés, il faut beaucoup prier, pour demander à Dieu la grâce de voir nos péchés, la grâce de les pleurer, la grâce d’en être dégoûtés comme il en est dégoûté. Mais surtout la grâce de l’aimer vraiment. Plus on grandit dans l’amour de Dieu, plus on voit ce qui blesse cet amour.

Et si j’hésite à le faire ?

Demandez à la Vierge Marie de vous aider, et à l’Esprit Saint de vous inspirer. Faites-le surtout pour faire plaisir au bon Dieu. Jésus a dit : il y a plus de joie au Ciel, pour un seul pécheur qui se repent, que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. Se confesser, c’est faire la joie du Ciel !

Comment bien se confesser ?

Le sacrement de réconciliation comprend 4 éléments :

La contrition : c’est-à-dire le regret sincère de tous ses péchés, en tant qu’ils offensent Dieu. La contrition suppose qu’on désire ne plus retomber dans le péché. (même si on sait que par faiblesse on est susceptible de retomber)

L’aveu : le fait de nommer les péchés commis depuis la dernière confession

L’absolution : le pardon donné par le Christ (par l’intermédiaire du prêtre)

La réparation : la pénitence que la personne accomplit pour s’amender de ses péchés

L’élément le plus déterminant est bien sûr l’absolution. Mais pour recevoir du sacrement ce pardon, du côté du pénitent, l’élément le plus important est la contrition, le regret.

Avant donc de se confesser, il est nécessaire d’implorer Dieu qu’il nous donne la grâce du regret. On invoque l’Esprit Saint et la Vierge Marie.

  • J’ai dit : je rendrai grâce au Seigneur, en confessant mon péché

    Ps 31

    Il y a plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se repent, que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de repentance

    Lc 15,7

  • Soyons donc dans la paix !

    Examen de conscience

    VOICI QUELQUES PISTES POUR M’AIDER A OUVRIR MON CŒUR AU SEIGNEUR…

    Il ne s’agit pas d’établir une liste complète ! L’examen de conscience demande d’examiner le cœur plus que la mémoire, pour stimuler la vraie contrition

    1. Péchés contre Dieu 

    – Je n’ai pas pris de temps pour prier, j’ai été volontairement distraite dans mes prières. 
    – J’ai négligé la pratique religieuse, j’ai tardé à me confesser, j’ai manqué la messe du dimanche.
    – Je n’ai pas fait pénitence le vendredi, je n’ai pas jeûné Mercredi des cendres ou Vendredi saint, je ne me suis pas abstenue de viande les vendredis de carême.
    – J’ai communié sans me préparer, ou après avoir commis des péchés graves.
    – J’ai consenti à des doutes sur la foi, je n’ai pas cherché à me former.
    – Je n’ai pas cherché à comprendre et à suivre certains enseignements de l’Eglise.
    – J’ai adhéré à des mouvements incompatibles avec la foi catholique (sectes, sociétés secrètes) ou à des croyances contraires.
    – J’ai pratiqué la magie ou le spiritisme, fait appel à des voyants, consulté les horoscopes, utilisé des talismans ou porte-bonheur. 
    J’ai péché contre l’espérance en ne m’appuyant pas sur Dieu, j’ai entretenu du découragement ou du désespoir.
    – Je n’ai pas osé montrer ma foi.
    – Par ma parole ou mes attitudes, j’ai manqué de respect envers Dieu, le Saint Sacrement, l’Eglise, les prêtres.
    – J’ai lu ou vu des œuvres portant atteinte à la foi.

    2. Péchés contre les autres

    – Contre les parents et les supérieurs : Manque de respect, d’obéissance, d’esprit de service.

    – Contre les inférieurs : Mauvais exemples, manque de fermeté, de patience.

    – Contre la justice : Manque de souci du bien commun du pays. Négligence pour contribuer à rapprocher les lois civiles de la loi morale. Non-respect des lois légitimes. Manque d’effort pour aider ceux qui en ont besoin. Travail bâclé. Gaspillages. Manque d’esprit de pauvreté, de respect de la nature. Avarice. Dépenses excessives, par luxe, par vanité. Attachement à l’argent

    – Contre le prochain : Risques excessifs en conduisant. Colère. Esprit rancunier. Refus de pardon. Jalousie. Mépris des autres. Médisance, calomnie, critique, ragots. Incitation à la haine, à la violence. Attitudes racistes. Coopération, par action ou par omission, à l’avortement, à l’euthanasie, au suicide. Vols, tricheries, fraudes. Adultère. Relations sexuelles avant le mariage.

    3. Péchés contre soi-même

    – Egoïsme, recherche des avantages personnels.
    – Paresse dans la vie personnelle, dans les différents devoirs.
    – Négligence de la santé, actions contre l’intégrité du corps.
    – Tentative de suicide.
    – Préoccupation excessive de sa santé.
    – Excès dans les boissons. Gourmandise. Drogue. Fumer avec excès.
    – Imaginations, désirs impurs entretenus. Regards, conversations malsaines. Fréquentations qui incitent au mal
    – Recherche d’images pornographiques. Masturbation. Responsabilité dans le péché d’autrui (manque de pudeur, tenues provocantes). Chercher à séduire.
    – Souci excessif de l’image de marque, coquetterie, vanité. 

    Déroulement de la confession

    – Commencer par dire : ” Bénissez – moi, mon Père, parce que j’ai péché ” ; puis faire le signe de croix quand le prêtre vous bénit. Préciser de quand date la dernière confession. – Confesser les fautes de façon sincère. L’aveu doit être complet, non pas au sens d’exhaustif, mais n’omettant pas volontairement de péché notable. C’est devant le Christ que je me tiens.

    – Après l’accusation des péchés, le prêtre donne des conseils, comme le bon Samaritain qui verse de l’huile et du vin sur les plaies de l’homme blessé. Ne pas hésiter à prolonger par des questions, pour progresser et pour mieux aimer le Seigneur en actes et en vérité.

    – Puis le prêtre indique une pénitence : l’acte que la personne devra faire pour réparer ses péchés. Ce peut être une prière, ou une aumône, la lecture d’un évangile, ou tout acte de charité.

    – Réciter alors l’ACTE DE CONTRITION : « Mon Dieu, j’ai un très grand regret de vous avoir offensé, parce que vous êtes infiniment bon, infiniment aimable et que le péché vous déplaît. Je prends la ferme résolution, avec le secours de votre sainte grâce, de ne plus vous offenser et de faire pénitence. »

    – Le prêtre donne l’absolution en traçant le signe de la croix : ” Je vous pardonne tous vos péchés au nom du Père + et du Fils et du Saint-Esprit “.

    On répond : « Amen ».

    Après la confession

    Après la confession, il est bon de prendre le temps de remercier le Seigneur. Ne quittons pas l’église trop vite comme si on sortait du supermarché ! Restons quelques minutes pour rendre grâces, par exemple en priant le Magnificat.

    Puis, ne tardons pas à accomplir la pénitence, dans un esprit de réparation, et dans la joie du pardon retrouvé.

  • Cantique de Marie

    « Mon âme exalte le Seigneur, exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais »

    Lc 1,46-55

  • Horaires des confessions à la Paroisse

    ❝ Venez à moi vous tous qui peinez & ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai. ❞
    Jn 4,23

    À Goussainville,
    le mercredi de 18h à 18h30
    le jeudi de 19h45 à 20h30
    le premier samedi de chaque mois de 8h à 8h45

    Confessions de la Semaine Sainte à Goussainville 
    Mercredi 27 mars 17h30 – 21h
    Samedi 30 mars 9h – 12h

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