Le mot Carême vient du mot latin quadragesima, qui signifie quarantaine.
Le Carême, c’est 40 jours pour nous préparer à la mort et à la résurrection du Christ.
Juste après son baptême, et avant de commencer sa mission publique, Jésus s’était retiré dans le désert pendant 40 jours pour prier et pour lutter contre le démon. Il jeûna pendant ces 40 jours.
Dans la Bible, le nombre 40 est très souvent associé à des périodes difficiles, des périodes d’épreuve : par exemple, les 40 jours du déluge pour purifier la terre, les 40 jours de jeûne de Moïse pour se préparer à s’approcher de Dieu sur le Mont Sinaï, les 40 jours de jeûne du prophète Elie sur le mont Horeb,… et surtout les 40 ans d’itinérance du peuple hébreu dans le désert (livre de l’Exode). Libéré de l’esclavage d’Egypte, il marcha encore pendant 40 ans pour se rendre vers la terre promise, terre de liberté, « ruisselant de lait et de miel ».
Le carême est donc une période de libération : nous aussi, nous voulons être libérés de l’esclavage du péché qui conduit à la mort, et marcher vers la terre promise, terre de liberté et de vie. Nous aussi, nous voulons « mourir avec le Christ et ressusciter avec lui ».
Les trois dimensions du carême sont le jeûne, l’aumône et la prière.
Le jeûne
Pourquoi jêuner ?
1/ pour apprendre à se maîtriser soi-même. Nous faisons souvent l’expérience douloureuse de nous laisser envahir par nos pulsions et nos émotions, de céder trop facilement à nos penchants mauvais. Se priver de nourriture, c’est apprendre à se dominer. C’est dire : « non, je ne donnerai pas à mon corps tout ce qu’il réclame ; c’est ma volonté qui décide ». Par cet entraînement, on arrive peu à peu à être libre, par exemple par rapport à ses colères. Celui qui est maître de lui-même dans son alimentation parviendra peu à peu à ne pas se laisser emporter contre son frère par exemple.
2/ pour expier nos péchés. Le péché me centre sur moi-même. Je recherche l’espace d’un instant mon intérêt personnel, au détriment du bien (au détriment de Dieu, des autres, et parfois, au détriment de mon vrai bien), par exemple une recherche trop importante du plaisir, sans une relation juste à Dieu, aux autres, et à moi-même. Le jeûne me permet d’accomplir une pénitence, c’est-à-dire une juste peine, pour compenser avec amour le mal que j’aurais fait.
3/ pour coopérer avec Jésus, qui sauve les pécheurs. C’est par son sacrifice d’amour que le Christ nous a sauvés et rachetés. Par le jeûne, je participe aux souffrances du Christ, si je l’accomplis avec amour. De plus, le jeûne me fait éprouver physiquement la faim, pour me rappeler une faim plus grande encore : la faim des autres, et la faim de mon âme : « l’homme ne se nourrira pas seulement de pain, mais de toute parole sortant de la bouche de Dieu. »
Le jeûne et les privations sont donc là pour faire plus de place : aux autres et à Dieu. Je me prive pour mieux donner. Le jeûne est donc absolument connecté à la prière et à l’aumône.
Comment jeûner ?
Ce que demande l’Église
– le JEÛNE et l’ABSTINENCE : le Mercredi des Cendres et le Vendredi-Saint
– l’ABSTINENCE : les vendredis (et pas seulement du Carême)
Le jeûne consiste à ne prendre qu’un repas complet, pris à midi ou le soir. Pour les deux autres (petit-déjeuner ou dîner par exemple) on prend un minimum (café ou lait sans sucre, pain sec, soupe le soir, par exemple) étant sauves les prescriptions médicales. Y sont soumis : les baptisés de 18 à 60 ans. Les autres peuvent le suivre librement.
L’abstinence consiste à s’abstenir de viande (à partir de 14 ans).
Ceux qui le désirent et qui en ont les capacités peuvent aller plus loin.
Par exemple, abstinence totale de viande pendant le Carême, ou de toute matière animale. Bol de riz le vendredi, ou pain et eau, etc…
En plus du jeûne alimentaire, en matière de “sacrifices”, on a l’embarras du choix ! D’abord les addictions : tabac, alcool, l’abus d’internet et du portable, la télévision… La conduite automobile et les limitations de vitesse, la ponctualité (arriver à l’heure et avant l’heure à la Messe, et s’habiller le dimanche avec ce qu’on a de mieux, pour le Seigneur et le lieu saint ; etc.) Pardonner à ceux qui nous ont offensés (au lieu d’entretenir les rancœurs et l’esprit de vengeance…).
Revenez à moi de tout votre cœur... Déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements et revenez au Seigneur votre Dieu car Il est tendre et miséricordieux…
Joël 2,12)
L’aumône
Par l’aumône, les fidèles s’efforcent de témoigner de plus d’amour et de solidarité envers leur prochain (en commençant par leurs frères chrétiens), dans leurs besoins matériels, humains et spirituels.
Pendant ce Carême, nous vous proposerons une deuxième quête chaque dimanche. Elle permettra de soutenir la mission des petites sœurs de l’Agneau implantées dans un quartier pauvre d’Argentine.
La prière
On sera attentif à redonner à la prière sa place. Une prière plus fidèle ou plus intense, une meilleure écoute de la Parole de Dieu, le silence, la messe en semaine, la prière de l’angélus, le bénédicité, la participation au Chemin de croix. Et, pourquoi pas, prendre l’engagement à une heure d’adoration par semaine.
Le chapelet de la divine Miséricorde
Le chapelet de la miséricorde est une prière donnée par Jésus à Sœur Faustine, promettant de nombreuses grâces à celui qui implore sa Miséricorde par ce moyen. Le chapelet de la miséricorde se dit de préférence à 15h, heure de la mort de notre sauveur Jésus-Christ, particulièrement le vendredi.
Il se récite avec un chapelet ordinaire.
– Un Notre Père ; – Un Je vous salue Marie ; – Un Je crois en Dieu.
Sur les gros grains : « Père Éternel, je t’offre le corps et le sang, l’âme et la divinité de ton Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus-Christ, en réparation de tous nos péchés et de ceux du monde entier. »
Sur les petits grains : « Par sa douloureuse Passion, sois miséricordieux pour nous et pour le monde entier. »
A la fin du chapelet : « Dieu saint, Dieu fort, Dieu éternel, aie pitié de nous et du monde entier. » (× 3)
Jésus, j’ai confiance en toi. (x3)
Les âmes qui réciteront ce chapelet seront enveloppées par ma miséricorde pendant leur vie et surtout à l’heure de la mort. » (Petit Journal 754). "À cette heure-là, tu peux tout obtenir pour toi et pour les autres. A cette heure-là, la grâce a été donnée au monde entier, la Miséricorde l’a emporté sur la Justice.
Petit Journal, 1572
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